4e de couverture : "Papa m’a dit 100 fois comment il fallait que je sois". Et surtout, "pas pédé". La consigne est claire et quand le narrateur se fait harceler par les gros bras du collège, il n’a qu’à se débrouiller tout seul. Heureusement que Sarah est là, qui n’a pas peur, elle. Pour le baume au coeur, c’est bien. Mais la question reste : comment gagner l’amour d’un père qui vous rejette pour ce que vous êtes ?
L'avis de Maxime : au départ, je voulais lire seulement quelques pages de ce livre coup de poing qui parle d'un sujet tabou. J'ai vraiment ressenti la douleur du narrateur. Moi qui suis dans les cours de récré, qui entend les insultes "pédé" d'un côté, "gay" de l'autre, si on se met à la place du narrateur qui vit une vie d'enfer, la violence du monde dans lequel il est, ça fait mal vraiment au coeur.
Avec cette lecture, je me suis mis à la place du héros et c'est terriblement blessant. On ressent le manque d'affection du narrateur qui a pour seule amie Sarah, une adolescente de son âge. Le pauvre garçon trouillard, petit et timide, se fait taper très violemment par Vincent et sa bande parce que cela les amuse et parce qu'il est homosexuel. Mais moi, je pense qu'homosexuel ou pas, nous sommes tous des Hommes et que ce n'est pas bien de discriminer des gens sous prétexte qu'ils sont homosexuels ou de les frapper : il faut réagir et les protéger, s'interposer.
Ce livre est très facile de lecture gâce à l'utilisation du pronom "je" qui permet de se mettre facilement dans la peau du héros. Pour ce livre que je conseille quand même a partir de 12
ans, ma note serait de 17/20.
Un grand merci à Jérôme pour le livre.
Mon avis : après l'avis "à chaud" de Maxime qui n'a pas voulu différer la rédaction de sa chronique pour garder ses émotions vivaces, voici la mienne, qui est tout aussi enthousiaste.
J'ai également été touchée et émue par la fragilité de ce jeune garçon, souffre-douleur d'une bande d'ados dont il devenu le bouc-émissaire à cause de sa faiblesse physique et de ses manières pas assez viriles à leur goût. C'est d'ailleurs également l'avis de son père et cet anti-héros - dont l'auteur ne nous donne pas le prénom, peut-être pour rendre encore plus prégnant l'inexistence qu'il ressent à propos de sa propre personne - ne supporte plus le silence et les mensonges entre lui et ce père qui rêve d'un fils viril et n'ayant pas peur d'en découdre avec les jeunes de son âge...
Que de souffrances dans ce court livre ! Et avec quelle justesse Antoine Dole réussit-il à nous faire prendre conscience de la solitude de cet ado ! A l'heure du mariage pour tous et quand on sait qu'un adolescent sur quatre fait une tentative de suicide dans les années qui suivent la découverte de son orientation sexuelle, ce roman se propose comme une clé pour combattre l'homophobie et amorcer le dialogue enfant- parent sur ce sujet.
Bref, une lecture qui, une fois de plus, met en exergue l'importance de la communication entre enfant et parent !
En résumé : à lire, c'est tout ! 17/20.
Merci qui ? Merci à Jérôme d'Une berge à l'autre, blog incontournable pour tous les amateurs de LDJ et de BD (mais pas que...) qui, suite à mon commentaire dans ce billet, nous a gentiment offert ce roman !