4e de couverture : le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse au lieu de ruban. Le jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami qui lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.
Cette brève histoire est racontée quatre-vingt-dix-neuf fois, de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes.
Mon avis : ces exercices de style de Queneau valent le détour ! D'une lecture facile puisque chaque exercice ne tient que sur une à deux pages maximum, nous voilà présenté un éventail de styles tous différents les uns des autres. L'histoire telle que l'on s'attendrait à la lire est narrée dans "récit" : partant de là, Queneau s'est imposée une double contrainte.
D'une part, d'écrire 99 fois la même histoire, d'autre part, que chaque version renvoie à un style bien défini.
C'est ainsi que cette même histoire banale va nous être racontée d'un point de vue subjectif, sous formes d'onomatopées, avec hésitation ou sous forme d'anagrammes, à différents temps
du temps du passé comme au présent, en prose ou en alexandrins, dans un registre philosophique ou avec un vocabulaire vulgaire etc...
Pas étonnant dès lors, que ce roman ait connu un immense succès : tant auprès des enseignants qui virent là une aubaine pour enseigner aux élèves la valeurs des temps et les joies des styles littéraires, qu'auprès des acteurs et paroliers français qui mirent en scène ces exercices.
Pour finir, sachez que ce livre a fait l'objet d'une trentaine de traduction dont, excusez du peu, celle en Italien par Me Umberto Ecco lui-même !
En résumé : une lecture amusante et instructive à laquelle je donne la note de 14,5/20.
Le petit plus de Véro : voici la lettre Q du challenge ABC.