4e de couverture : " 93 ans.
La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! " Quelle chance
de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur MO de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la
dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur ! Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation.
" Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les
très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés
financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale...
Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et
lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Mon avis : quand un Monsieur qui a pris part activement à la résistance durant la seconde guerre mondiale auprès du Général de gaulle, qui a échappé de peu à la mort entre les mains de la Gestapo puis au camp de Buchenwald, qui en a déduit que "cette vie restituée, il fallait l'engager", qui a participé à l'élaboration de la déclaration universelle des Droits de l'homme, qui a milité activement en faveur de l'indépendance algérienne, qui témoigne des conditions de vie inacceptables des Gazaouis en Palestine, nous dit Indignez-vous ! , il s'agit de nous arrêter quelques minutes et de prendre le temps de lire la vingtaine de pages dans lesquelles il nous parle.
Dès la première page, Stéphane Hessel rappelle l'essentiel : les valeurs sur lesquelles repose la démocratie moderne de la France n'est pas celle des sans-papiers, des exclus, de la méfiance
envers les étrangers mais celle des droits acquis pour tous : Education, Sécurité sociale, Santé etc... Or, selon lui, c'est tout cet héritage de la Résistance qui est aujourd'hui mis en
cause lorque l'Etat dit ne plus pouvoir assurer les coûts de ces mesures citoyennes.
L'auteur nous explique que le ressort de base de la résistance était l'indignation, certes, peut-être plus facile à émerger dans la mesure où il s'agissait de s'indigner contre un envahisseur mais il soulève le parallèle avec tout ce qui se passe actuellement dans notre pays et incite tout un chacun à ne pas courber le dos, à ne pas accepter l'inacceptable et stigmatise l'indifférence qui, selon lui, est la pire des attitudes. Et il pointe les deux grands défis du monde actuel qui doivent susciter l'engagement : le premier est l'écart toujours plus grand entre les très pauvres et les très riches ; le second porte sur les droits de l'Homme et l'Etat de la planète. Stéphane Hessel parle aussi de sa "principale indignation" à l'heure actuelle à propos de la Palestine ce qui l'amène a développer sa théorie sur la non-violence et sur la nécessité d'une insurrection pacifique.
A la lumière des derniers évènements politiques nationaux et de l'évolution brûlante internationale (Tunisie, Egypte, Lybie), cette lecture se présente comme indispensable pour rappeler qu'il ne faut pas se résigner mais s'indigner et s'engager !
Je laisse à Stéphane Hessel le mot de la fin :
" CREER, C'EST RESISTER.
RESISTER, C'EST CREER".
En conclusion : 25 pages - ce n'est pas long - et 3 € - ce n'est pas cher - pour s'interroger. Aucune excuse ne peut être avancée pour ne pas lire ce texte !