Mes lectures, mes coups de coeur ou de sang ... une fenêtre ouverte sur le monde.
4e de couverture : dans un restaurant de Tel Aviv, une jeune femme se fait exploser au milieu de dizaines de clients. À l'hôpital, le docteur
Amine, chirurgien israélien d'origine arabe, opère à la chaîne les survivants de l'attentat. Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d'urgence pour examiner le corps déchiqueté de la
kamikaze. Le sol se dérobe alors sous ses pieds: il s'agit de sa propre femme. Comment admettre l'impossible, comprendre l'inimaginable, découvrir qu'on a partagé, des années durant, la vie et
l'intimité d'une personne dont on ignorait l'essentiel ? Pour savoir, il faut entrer dans la haine, le sang et le combat désespéré du peuple palestinien...
Mon avis : L'attentat est le second roman de Yasmina Khadra appartenant à la trilogie Le conflit entre l'Orient et l'Occident et ayant pour thème le dialogue de sourds qui oppose ces deux parties du monde.
Le premier opus Les hirondelles de Kaboul, mettait en scène deux couples afghans sous le régime taliban. Ce roman-ci parle de la descente aux enfers d'Amine, jeune chirurgien arabe parfaitement intégré en Israël, lorsqu'il apprend que sa femme s'est tuée dans un attentat suicide et qu'il cherche à comprendre les raisons de son geste terroriste.
J'ai lu ce roman d'une traite, happée par la plume de Yasmina Khadra, cherchant comme Amine comment l'on peut arriver à une telle extrêmité. Avec finesse, l'auteur traite de sujets sensibles tels que les relations entre arabes israéliens et arabes juifs, entre israéliens et musulmans, entre palestiniens et israéliens. Yasmina Khadra met en exergue les brimades et les humiliations subies par les Palestiniens et qui poussent certains d'entre eux à ne voir dans le combat armé que la seule issue possible à leur absence d'espoir.
Parti sur les traces de sa femme Sihme pour tenter de comprendre ses motivations profondes, Amine va se heurter de plein fouet d'une part, à un conflit qu'il avait choisi de repousser au loin en choisissant, lui l'arabe bédouin, de s'intéger à la société israélienne en faisant choix de sauver la vie par son métier de chirurgien et d'autre part, aux arguments et convictions de ceux qui ne voient que dans le combat, le salut.
Bref, une lecture incontournable pour tous ceux qui s'interroge un tant soit peu sur le monde contemporain et ce conflit.
En résumé : un roman auquel je donne la note de 17/20. Vivement que je lise la suite "Les sirènes de Bagdad".
Des passages que j'ai aimé...
Page 18 : Ce n'est pas la première fois qu'un attentat secoue Tel-Aviv et les secours sont menés au fur et à mesure avec une efficacité grandissante. Mais un attentat reste un attentat. A l'usure, on peut le gérer techniquement, pas humainement. L'émoi et l'effroi ne font pas bon ménage avec le sang-froid. Lorsque l'horreur frappe, c'est toujours le coeur qu'elle vise en premier.
Page 102 : Si tu pars du principe que ton pire ennemi est celui-là même qui tente de semer la haine dans ton coeur, tu auras connu la moitié du bonheur. Le reste, tu n'auras qu'à tendre la main pour le ceuillir. Et rappelle-toi ceci : il n'y a rien, absolument rien au-dessus de ta vie... Et ta vie n'est pas au-dessus de celle des autres.
Page 212 : Tous les drames sont possibles lorsqu'un amour-propre est bafoué. Surtout quand on s'aperçoit qu'on a pas les moyens de sa dignité, qu'on est impuissant. Je crois que la meilleure école de la haine se situe à cet endroit précis. On apprend véritablement à haïr à partir de l'instant où l'on prend conscience de son impuissance. C'est un moment tragique ; le plus atroce et le plus abonimable de tous.
Un clic pour le premier titre de "Le conflit entre l'Orient et l'Occident"...
Merci qui ?
Merci à Pimprenelle qui a organisé cette lecture dans le cadre de "découvrons un auteur chez Pimprenelle". Pour lire les avis des autres participants, cliquez sur la photo.