4e de couverture : jouant de sa lame comme d'un levier, il le fit céder et le coquillage s'ouvrit. Les lèvres de chair se crispèrent puis se détendirent. Kino souleva le repli et la perle était là, la grosse perle, parfaite comme une lune. Elle accrochait la lumière, la purifiait et la renvoyait dans une incandescence argentée. Elle était aussi grosse qu'un neuf de mouette. C'était la plus grosse perle du monde.
Mon avis : Kino, pêcheur de perles indien, trouve "la Perle du Monde". Alors que cette découverte devrait être pour lui l'occasion de sortir de la condition misérable dans laquelle il vit, celle-ci ne sera que la porte ouverte vers une succession de drame, comme si sa destinée devait maintenir Kino dans sa condition sociale d'origine.
Kino, Juana et Coyotito leur fils, sont très attachants. En dépit de la pauvreté qui les frappe, le lien qui les unit représente leur force face à la misère quotidienne. Kino, analphabète, pauvre, soumis aux riches étrangers qui tient le peuple sous sa coupe, après avoir pêché "la Perle du Monde", se prend à rêver d'éducation et d'instruction pour son fils, de mariage religieux avec sa femme, de nouveaux vêtements à cette occasion ... il entrevoit une autre vie et s'accroche de toutes ses forces à cet autre avenir possible. Mais les choses tournent mal : confrontant la révolte de celui qui veut s'en sortir à la résignation imposée par ceux qui veulent maintenir l'ordre social existant, Steinbeck pose alors la question de la fatalité et de la destinée.
L'auteur peint à merveille tant les pensées qui étreignent Kino lorsqu'il prend conscience des possibilités offertes par la Perle que la révolte qui le guide quand il s'oppose à l'acheteur qui maintient les indiens dans la pauvreté. Ses descriptions permettent de s'imprégner du contexte et de l'environnement dans un style pur et concis.
En résumé : toujours autant de plaisir à lire cet auteur et une Perle à laquelle je donne la note de 15,5/20.
Le petit plus de Véro : il s'agit de la lettre S dans mon challenge ABC.