Bref, l'état va donc faire un GRAND emprunt ... auprès des marchés financiers. Certes, je ne suis pas financière mais au regard de ce qui s'est passé avec les banques l'an dernier, je me demande quand même si tout cela est bien sérieux. Mon beau-frère me répondrait sans doute que les marchés financiers ne sont pas les banquiers, ce en quoi, je lui ferai une confiance aveugle mais pour le moins, j'ai dans l'idée que les uns font les autres, ou l'inverse d'ailleurs !
Soit, l'état emprunte donc 35 milliards sur lesquelles les banques en remboursent 13 milliards (no comment !!) : il reste donc 22 milliards à emprunter. Pour quelle utilisation ?
11 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur et la formation, dont 8 milliards serviront à "faire émerger 5 à 10 campus d'excellence ayant les moyens, la taille critique et les liens avec les entreprises qui leur permettront de rivaliser avec les meilleurs universités mondiales". Un système de dotation permettra aussi aux universités de disposer de ressources pérennes, non soumises aux aléas des arbitrages budgétaires.
Alors là, les bras m'en tombent !! Comment peut-on légitimer la formation de seulement 5 à 10 pôles universitaires d'excellence en France ? Et les autres alors ? Nous allons donc entrer dans l'ère d'une formation universitaire à double vitesse : il y aura ceux qui sortiront des pôles d'excellence et les autres ... déjà que la filière universitaire était souvent une voie de garage, elle sera bientôt une voie sans issue pour beaucoup !
8 milliards d'euros pour la recherche avec une politique de valorisation visant à "amener les travaux de nos laboratoires vers les applications industrielles" (3,5 milliards) et la santé et les biotechnologies (2,5 milliards).
C'est vrai qu'après avoir, entre autres, pressé le CNRS comme un citron, CNRS qui rappelons-le figure au premier rang mondial selon l'institut Scimago dans son classement fondé entre autres sur la production scientifique, le nombre de citations, la collaboration internationale ( à partir de la base Scopus intégrant plus de 18.000 revues scientifiques), il est temps maintenant de mettre les chercheurs au boulot pour qu'on puisse enfin en tirer quelque chose, parce qu'entre nous, la recherche pour la recherche, quel intérêt ?
6,5 milliards d'euros qui serviront à aider les "filières d'excellence à préparer l'avenir" - en particulier l'aéronautique, le spatial, l'automobile, mais aussi le ferroviaire et la construction navale - ou à aider à l'émergence d'une nouvelle politique industrielle ...
Eh bien au moins, présenté comme ça, on ne risque rien !!
5 milliards d'euros en plus de ce qui est déjà prévu dans le cadre du Grenelle de l'environnement pour le développement durable.
Pour le coup, c'est mieux que rien et c'est déjà un début. Rendons donc à Napoléon (heu, pardon à Sarkozy) ce qui lui revient !
4,5 milliards d'euros pour le passage à l'économie numérique, avec un plan "comparable à l'effort que fit notre pays dans les années 1970 pour le téléphone", et qui sera présenté par le gouvernement "dans les prochains jours" ... eh bien voilà sans doute encore de quoi m'énerver bientôt.