4e de couverture : dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme.
Mon avis : cette pièce d'Eugène Ionesco est souvent considérée comme la meilleure pièce de l'auteur : le théâtre de l'absurde y est
toujours à l'oeuvre, mêlant comique et tragique mais l'auteur introduit une innovation en amenant le spectateur ou le lecteur à une réflexion sur l'Histoire en cours.
Ecrite en 1958, en pleine époque où le Stalinisme fait rage en URSS et où les horreurs du fascisme sont encore dans toutes les mémoires, Rhinocéros condamne toutes les formes de dictature et donne à penser sur le libre-arbitre.
Comme son héros Béranger, Ionesco s'engage et proclame sa marginalité par la bouche de son personnage auquel il fait dire "je ne capitule pas" ! Se pose également la question de l'autonomie face au groupe, de la résistance à l'instinct grégaire. La "rhinocéite" qui frappe les habitants est l'image même de l'idéologie qui frappe les sociétés.
La lecture de cette pièce est rapide puisqu'elle comporte trois actes : j'ai particulièrement apprécié la présence des didascalies (instructions de jeu et de mise en scène données par l'auteur) qui permettent de bien se représenter l'univers et l'ambiance tels que les imaginaient Ionesco. D'autre part, les dialogues sont rythmés ce qui rend la lecture de cette pièce agréable.
Bref, encore une lecture de cet auteur qui me plaît et me donne envie de poursuivre la découverte de ses autres pièces.
En résumé : une pièce que j'aimerai voir jouer et à laquelle je donne la note de 16/20.
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La cantatrice chauve suivi de La leçon
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