4e de couverture : Avril 1975 : L'évacuation de Phnom Pehn, tombée au main des troupes de Pol Pot, aura été pour Pin Yathay, un ingénieur
promis à une brillante carrière, le point de départ d'un voyage aux confins de la folie.
Avec sa femme, ses enfants et les membres de sa famille, Pin Yathay connaît la déportation, les travaux forcés, la faim, la peur, les séances de "rééducation" où le moindre prétexte peut
entrainer une mort immédiate.
Pendant plus de 2 ans, il lutte pour ne pas sombrer tandis qu'autour de lui ses proches disparaissent un à un. "Tu vivras, mon fils" : sans ses ultimes paroles prononcées par son père, peut-être
Pin Yathay n'aurait-il pas trouvé la force de fuir l'enfer khmer rouge...
A l'heure où s'achève le procès des principaux responsables du génocide - en 4 ans près de 2 millions de Cambodgiens ont péri - ce livre publié dans 11 pays, offre un témoignage irremplaçable.
Mon avis : je fais partie de cette génération, qui, il y a 35 ans, a vu arriver dans les écoles, des enfants asiatiques, des réfugiés ... à l'époque, j'aurai été bien en peine de dire d'où ils venaient exactement. C'est un peu plus tard, au collège, que les discussions se sont engagées, le temps de mieux se connaître entre nous et pour eux, d'apprivoiser notre langue.
Je me souviens de certaines choses racontées en particulier par l'une d'elles qui s'était retrouvée dans la même classe que moi en 6e. Et bizarrement, au-delà des quelques faits qui sont restés dans ma mémoire, c'est surtout de ses silences dont je me souviens, de ces moments où elle se taisait brusquement et ce silence parlait plus que les mots ...
Ce livre aborde le génocide cambodgien mené par les Khmers rouges et la dictature au jour au jour dans les camps mis en place pour "éduquer" les populations. Pour ceux qui sont un peu plus jeunes et peut-être peu au fait de cette période de l'histoire contemporaine, un petit rappel rapide : dirigé pendant 35 ans par Pol Pot, Khmer rouge est le surnom d'un mouvement politique et militaire cambodgien d'obédience communiste inspirée du maoïsme et qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979, période pendant laquelle ce régime a causé la mort de plus de 20% de sa population.
La lecture du témoignage de Pin Yathay a été difficile puisqu'elle démarre précisement à la prise du pouvoir par les Khmers rouges : l'histoire qu'il y raconte est tout simplement atroce et les épreuves qu'il a surmonté inimaginables pour tous ceux qui, comme nous, vivent en démocratie. Cette lecture m'a également renvoyé par moment à deux autres oeuvres : Au nom de tous les miens de Martin Gray mais aussi Au choix de Sophie de Pakula. Ceux qui ont lu ce livre comprendront sans doute pourquoi...
Bref, un témoignage effrayant sur la vie d'une famille à partir de la prise de la capitale Phnom Penh jusqu'à l'exode imposée par les Khmers rouges, de l'Angkhar (nom de l’organisation des Khmers rouges) aux travaux de force aussi stupides qu'inutiles, du recul de la part de l'humanité qui est en chacun à l'injustice de l'immunité des dirigeants Khmers rouges... ce témoignage bouscule et questionne.
En résumé : à lire bien sûr, ne serait-ce que pour ne pas oublier ce qu'on vécu des milllions de cambodgiens. Pas de note attribuée pour ce livre : on ne note pas la souffrance d'autrui.
Merci qui ?
C'est grâce à Evertkhorus que nous sillonnons le monde depuis un peu plus d'un an,
partant de l'Australie vers l'Afrique du Sud puis en passant en Islande avant de rejoindre la Colombie puis de nous arrêter au Cambodge.
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Du côté des challenges...
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