4e de couverture : Il s'appelait Karl Glogauer.
Il avait remonté le temps, du milieu du XXe siècle jusqu'en l'an 28, pour chercher le Christ et assister à sa crucifixion. Maintenant qu'il se trouvait sur la Terre Promise, il venait de rencontrer Jean-Baptiste, le prophète, et déjà il lui
parlait de celui qu'il désirait voir et dont l'image le hantait depuis toujours bien qu'il fût incroyant.
Mais Jean le Baptiste le regardait, un rien stupéfait.
Comme si l'on avait à l'instant prononcé le nom de Jésus de Nazareth pour la première fois devant lui…
Mon avis : Karl Globauer remonte le temps et arrive en plein désert près de la communauté Essenienne dirigée par Jean-Baptiste. S'ensuit
alors une alternance entre le récit des premières années de notre calendrier et le passé de Karl Globauer.
Or, ce passé est chargé et douloureux : le lecteur est confronté au camps d'été avec des adultes sadiques envers les enfants, au chant dans l'église locale dont le vicaire fait subir à Karl des
relations homosexuelles, à une mère dont Karl cherche désespérément l'amour, à une errance mystique du personnage auprès de différentes communautés (des paganistes au soit-disant descendants des
survivants de l'Atlandide), à un défilé de femmes dans la vie de Karl, le tout amenant celui-ci à la découverte de la psychologie jungienne. Ainsi, les flash-backs permettent d'éclairer la
personnalité de Karl dans toute la première partie et la vie d'Emmanuel, puisque c'est le nom choisi par Karl pour se présenter aux Esseniens.
La deuxième partie s'ouvre sur le baptême annoncé de Jean-Baptiste par Emmanuel qui se transforme en baptême d'Emmanuel par Jean-Baptiste. Le lecteur se pose alors la question de savoir si Karl,
venu du futur pour rencontrer Jésus, ne serait pas celui-là même qu'il cherche. A ce stade-là, me sont revenus en mémoire toutes les interrogations concernant les interactions entre passé et
futur qu'avait suscité la lecture de Dead zone de Stephen King. Cette deuxième partie entraîne le lecteur dans des considérations et des questionnements sans réponse : si Jésus venait du futur,
sur quoi repose la religion pratiquée depuis deux millénaires par des milliards d'hommes ? Quelle serait alors la base de la Révélation : Dieu ou les connaissances d'un homme du XXe
siècle concernant une religion ayant traversé les siècles ?
Dans la troisième partie, Karl Globaeur décide de faire de Jésus une réalité historique et donner vie à ce qui n'est/n'était (?) qu'un mythe. L'Histoire se met alors en marche ... Mais quelle
histoire me suis-je demandée en refermant le livre : peut-on penser que le voyage dans le temps de Karl/Emmanuel, le voyage temporel de Glogauer était prévu depuis toujours pour que
puissent s'écrire les évangiles ou bien ce voyage a-t'il été l'occasion pour un homme de mettre en exécution, par sa propre initiative, les projets de Dieu ?
Voilà donc, une lecture intéressante avec des suppositions audacieuses de l'auteur mais qui laisse son libre-arbitre au lecteur : 185 pages qui méritent d'être lues.
En résumé : une lecture qui permet de poser un nouvel éclairage sur les fondements de notre société et à laquelle je donne la note de
15/20.
Merci qui ?
Merci à Taliesin dont la critique m'a donné envie de lire ce livre : vous pouvez la découvrir en cliquant ici.
Le petit plus de Véro : voici la lettre M du Challenge ABC !