4e de couverture : Toulon, décembre 1992. Il y a Manu, l’homme sans histoire, qu’un groupe d’individus contraint un jour de participer à un casse
d’envergure. Pourquoi lui ? Parce qu’il est vigile à la banque de France. On a pris sa femme et son jeune enfant, on lui a passé une ceinture d’explosifs à la taille, et le voilà plongé dans un
monde effrayant, dont il devient sans l’avoir voulu le maillon essentiel : il ouvrira aux truands les portes de la banque. Et puis il y a Marc, le cerveau du hold-up, qui a monté l’opération et
la dirige de l’extérieur, mais nourrit depuis le début le sentiment qu’elle va mal tourner. Il s’obstine pourtant, sans savoir pourquoi, jusqu’au moment où il ne peut définitivement plus reculer.
Hold-up est le récit d’une machine infernale. Ou comment des hommes et des femmes se trouvent pris dans un engrenage qui finit par les dépasser. Dans l’espace confiné de la banque, le temps est
suspendu, les relations exacerbées : chacun des protagonistes cherche à protéger ses intérêts, tout en nouant avec les autres des liens empreints à la fois de respect et de haine. Mais tous les
personnages ont beau s’agiter dans leur bocal, le ressort de la tragédie est bandé et nul ne peut plus arrêter le cours de l’histoire. Dans ce témoignage fiction où les regards des deux héros,
Manu et Marc, sans cesse se croisent et se répondent, Jean-Claude Kella démonte, avec l’habileté du romancier et la précision de l’ancien braqueur, un casse monumental.
Mon avis : commençons par le commencement. Jean-Claude Kella, dit "Le Diable" est un ex-truand ayant appartenu à la French Connection.
Hold-Up se base sur des faits véridiques, à savoir le casse de la France à Toulon perpétué en décembre 1992 et au cours duquel plus de 150 millions de francs auraient été volés.
Entrecroisant le récit de Manu, un des vigils de la banque qui, à son corps défendant jouera un rôle primordial dans le casse, et celui de Marc, tête pensante de la bande qui va exécuter le vol
présenté sur un plateau par l'une des employées de la banque, Hold-Up explique comment va s'organiser le "casse du siècle".
Le roman se lit facilement, le rythme est soutenu même si ce n'est pas de la grande littérature : le style efficace donne envie de tourner les pages pour comprendre pourquoi et
comment les truands se sont fait arrêter. De fait, par moment, j'avais l'impression d'être dans un de ces films des années 80 avec Belmondo ou Delon quand ils jouaient les méchants
gangsters et que malgré tout, on ne pouvait s'empêcher de ressentir de la sympathie pour ces voyous...
Car il y a un peu de ça dans Hold-Up, on en vient presque à regretter que le casse se conclut par l'arrestation de la bande. En effet, ce qui fait sans doute la force de ce roman, est
qu'il mêle tout à la fois fiction et réalité et que le lecteur sent bien cette dualité même s'il est incapable de démêler le vrai du faux.
Au final, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui s'est presque déroulé sous mes yeux comme un bon film policier... Et puis, la morale est sauve puisque les voyous sont
arrêtés...
Quoique... on peut toujours se demander par quel curieux tour de passe-passe comptable la Banque peut déclarer un vol de 146 millions de francs alors que les truands s'en sont partagés 163
millions et s'interroger sur le fait qu'à ce jour, seul 10% du butin a été retrouvé...
En résumé : si vous cherchez un bon divertissement, vous serez servi avec ce roman ! 14/20
Merci qui ?
C'est une nouvelle fois grâce aux Agents littéraires, un site pour aider les
livres des éditeurs indépendants et des auteurs auto-édités à se faire connaître grâce au web, que j'ai gracieusement reçu ce livre des Editions Don Quichotte. Qu'ils en soient ici, les uns, comme
les autres, chaleureusement remerciés.
Des passages que j'ai aimé :
Page 8 : Comme disait justement mon père, " ce n'est pas que la vie soit chère, c'est que l'on ne gagne pas suffisamment."
Page 195 : Leurs bisbilles me me gonflaient sérieusement, je lui répondis de faire comme cela lui chantait. En disant cela, je me doutais que Pierrot allait semer la zizanie, qu'il leur dirait
avoir eu mon feu vert pour leur réclamer plus d'argent... A cet instant, je n'en avais rien à foutre, une fois que l'on franchit les bornes du pays des cons, il n'y a plus de limites.