4e de couverture : Dans son appartement du Caire, Zeth veut oublier les égouts qui débordent et les immeubles qui
s’effondrent, mais la ville l’emporte toujours sur ses rêves.
Chronique d’une femme ordinaire, Les Années de Zeth dresse le tableau d’une Egypte moderne où, après les illusions de l’époque nassérienne et les rêves capitalistes de Sadate, corruption rime
désormais avec dévotion, et occidentalisation avec islamisation.
Autour de Zeth, chacun émet ses messages dérisoires — stéréotypes et fragments d’illusions désabusées auxquels font écho des coupures de la presse égyptienne, morceaux de quotidien en forme
d’inquiétant rébus.
Mon avis : en 2004, Sonallah Ibrahim a reçu le prix Ibn Rushd (qui n'est autre qu'Averroès) pour sa liberté de pensée. Et c'est effectivement le point fort de ce roman écrit en 1992 et dans lequel il ne prend pas de gant pour critiquer la déchéance à tous les niveaux (moral, social ou politique) de la société égyptienne contemporaine.
Le livre se présent esous une forme un peu particulière puisque s'alterent les chapitres évoquant la vie de Zeth et ceux présentant un montage-collage (sans image) d'articles issus des journaux
cairotes des années 80. Ce dernier point peut se révéler un peu ardu et obscur pour les lecteurs peu au fait de la vie politique égyptienne de cette période même si, la juxtaposition est faite de
telle sorte que l'on comprenne assez faciilement de quoi et de qui il retourne.
J'ai particulièrement apprécié dans ce roman de retrouver le quotidien du quidam cairote et de suivre la vie de Zeth, son évolution ainsi que celle de son couple, pendant 20 ans et quelques
années... C'est drôle, c'est triste, c'est au vitriol, mais c'est aussi Le Caire et l'Egypte que j'aime ...
Bref, une approche juste de la société égyptienne des années Moubarak !
En résumé : une lecture sociale et politique engagée comme je les aime ! 15/20
Du côté des challenges... 25e lecture
La moitié du tour du monde : 25e pays visité !