4e de couverture : qui a voulu tuer Porfirio Diaz : un fou, un ivrogne, un anarchiste ? Le saura-t-on jamais, puisque l’agresseur, Arnulfo
Arroyo, est mort quelques heures plus tard lynché dans les locaux de la police. Mais qui l’a éliminé ? La foule en colère – comme on veut le faire croire – ou un groupe de
sbires ? Et dans ce cas, quelle est la main secrète qui a armé les tueurs ? D’ailleurs, au final, a-t-on vraiment voulu assassiner le président ou s’agit-il d’une manipulation qui a échappé à ses
propres instigateurs ? Mille questions agitent la société mexicaine en ce dernier trimestre de l’année 1897, après l’attentat raté qui a marqué le défilé du jour de l’Indépendance…
Dossier de l’attentat, inspiré d’un événement réel, permet à Alvaro Uribe de composer une intrigue politico-policière haletante qui portraiture avec brio la vie à Mexico entre deux
siècles, dans un voyage qui part de la plus grossière des cantinas, où on boit comme on respire, pour aboutir au palais présidentiel.
Chronique qui met à jour l’opacité manœuvrière entourant le régime de Porfirio Diaz, le roman évoque aussi clairement, en manière d’apologue, le Mexique au présent : l’enchevêtrement des réseaux
de pouvoir, le rôle de la presse, l’action de la police et le poids de la raison d’État.
Mon avis : septembre 1897, Mexico. Portifirio Diaz, président de la république, est victime d'une agression. Arrivé au pouvoir après avoir combattu les conservateurs et les français, ce colonel de l'armée mexicaine, oubliant ses promesses d'ordre, de paix et de progrès, a imposé une organisation militaire de la société mexicaine corrompue par les pots de vin. Cet attentat est-il l'acte isolé résultant de l'ivresse d'Arnulfo Arroyo ou le résultat d'un complot plus vaste ?
L'assassinat du terroriste, quelques heures après l'attentat, est alors l'occasion pour Alvaro Uribe de proposer au lecteur une enquête à la fois policière et politique : sous la forme de trois classeurs composés de dépositions, de lettres personnelles, d'extraits de journaux, le lecteur voit peu à peu se dévoiler les dessous de cette affaire dont finalement, les témoignages ne sont pas toujours concordants...
Le style de l'auteur permet de bien s'imprégner de cette société mexicaine de la fin du 19e. Par un faisceau de témoignages divers, Alvaro Uribe permet tout à la fois d'avancer dans la résolution des motivations profondes de l'attentat tout en dépeignant les méandres du pouvoir politique. Bref, un roman intéressant tant par sa forme que par son fond et qui pose la question de la justice dans les régimes autoritaires.
En résumé : un 14,5/20 à ce Dossier de l'attentat qui me donne envie de découvrir d'autres oeuvres de cet auteur.
Les petits plus de Véro : un passage par le Mexique dans mon tour du monde des lectures et par la même occasion, la lettre U du challenge ABC !