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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 21:00

4e de couverture : Franck est né en 1968. Enfance et famille 19385.jpgd’accueil dans le Nord. Apprenti en pâtisserie à Paris. Puis Gare du Nord, Jourdain, Oberkampf, Les Halles, la vie dans les squats, les bars, les halls de gare, les stratégies pour faire la manche, la réalité de la marge. Après c’est Fleury-Mérogis, le quotidien de la cellule et du parloir, Béthune ou Lille, les maisons d’arrêt, le juge, le tribunal. 

La narratrice de ce récit est la femme qui a aimé Franck, qui l’a soutenu, l’a visité en prison, a été le témoin de son errance et de sa chute. Celle qui a pris le métro, le bus, le train, voyagé des journées entières pour trente minutes de parloir, celle qui a réuni les papiers, fait des colis, déjoué les tracas avec l’AP (Administration pénitentiaire), celle qui a eu peur, qui a attendu, espéré. De ville en ville, de rues en montées d’escaliers, de chambres d’hôtel en cours d’immeubles, de couloirs en guichets, elle témoigne, observe, se souvient, écrit dans une langue tendue, acérée et visuelle, à la poésie parfois brûlante et approche au plus juste le sentiment de vertige, de solitude et de violence contenue dans les villes. 

Franck est un livre qui dit la trajectoire d’un homme indésirable, qui n’a pas su trouver sa place mais a seulement tracé sa route dans des lieux hostiles et provisoires, poussé à la fuite, à la rue, à l’échec, traînant un sac qui contient toute son existence : lettres, photos, papiers, minicassette et quelques livres, dont Le vieil homme et la mer d’Hemingway.

Mais plus qu’un récit attaché à la seule vie de Franck, c’est aussi un livre qui dresse le portrait d’une société tout entière en posant avec force la question de l’homme chassé et celle de la prison : comment elle agit sur les hommes, comment elle humilie, soumet et interdit à ceux qui se retrouvent entre ses murs de se construire une vie future. 

  

Mon avis : un début de roman étonnant, inhabituel, par touches successives pour dresser le portrait de Franck, âgé d'une quarantaine d'année... La narratrice l'évoque comme membre d'un groupe qui squatte autour de Jourdain (quartier parisien). Petit à petit se dessine l'histoire de Franck qui, suite à une bagarre, se retrouve à Fleury.
S'ensuit d'une part l'évocation par petites touches de la vie de Franck jusqu'à son emprisonnement et d'autre part, les difficultés auxquelles se heurtent sa fiançée pour le soutenir, le voir et vivre cet emprisonnement.

Anne Savelli nous expose comment la prison avilie ceux qu'elle enferme mais aussi celles qui viennent y voir des prisonniers. Elle pose également le problème du retour dans la vie civile.

 

L'écriture est hachée, au fil des pensées et des rencontres de la narratrice et se lit comme un journal mais sans aucun sentiment de voyeurisme.

 

Un regret à formuler : j'ai reçu ce roman sous la forme d'un manuscrit. Cette présentation a desservi la lecture car j'aurais aimé voir en main un exemplaire digne de ce nom en termes de format, de couverture, de mise en page, d'autant plus que je suis persuadée que cette dernière joue un rôle important dans la présentation au vu du choix de l'auteure de présenter ce roman comme un fil de pensée se déroulant sous nos yeux.

   

En résumé : j'ai aimé ce roman atypique sur un sujet difficile auquel je donne la note de 14/20.

 

Le petit plus de Véro : ce livre a été lu dans le cadre de la sélection adhérent Fnac du prix littéraire de  la rentrée 2010.

 

 

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 20:25

4e de couverture : Alice Dehaene se recueille sur la tombe de sa sœur couv51022933.jpgjumelle, Dorothée, décédée dix ans auparavant. Une question la taraude : à quoi rime cette photo de Dorothée, prise il y a à peine six mois, qu’elle a récupérée des mains d’un immigré clandestin ?
Alice sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête. Son psychiatre à l’hôpital de Lille, Luc Graham, doit lui révéler le résultat d’un an de psychothérapie, lui apporter cette lumière qu’elle recherche depuis si longtemps. Mais les événements étranges qui se multiplient autour de la jeune femme vont l’en empêcher : son père, agressé chez lui à l’arme blanche, et qui prétend avoir tenté de se suicider ; ce chemisier ensanglanté qu’elle découvre dans sa douche, à propos duquel elle n’a pas le moindre souvenir ; et cet homme retrouvé nu à un abri de bus et qui semble avoir vu le diable en personne.
Grâce à l’intervention de Julie Roqueval, assistante sociale en psychiatrie, Luc Graham, d’abord dubitatif, se décide enfin à mener l’enquête. Un aller simple vers la folie…

 

Mon avis : je confirme, un aller-simple pour la folie. La folie de ces gens parfaitement normaux qui nous entourent et dont nous ne percevons aucun signal pouvant nous mettre en garde ; la folie que leur démence peut engendrer chez ceux qu'ils prennent pour cible. Ce n'est pas un mystère pour ceux qui viennent ici régulièrement : je suis amatrice de thriller. Là, je dois dire que pour le coup, Fractures est un excellent thriller, de ceux à vous réveiller la nuit pour lire la suite et à vous obséder la journée durant vos occupations quotidiennes en attendant de poursuivre votre lecture.

 

Le personnage d'Alice est attachant à souhait : le lecteur tremble pour elle, s'effare des révélations la concernant et espère qu'elle puisse sortir indemne de cette histoire. Il la suit dans les méandres de son passé entre une soeur jumelle réssucitée, une mère infirme et un père qui la domine. Jusqu'au bout, le suspens est maintenu et tous les personnages ont un rôle prégnant dans ce thriller. L'histoire est machiavélique à souhait, entrainant le lecteur de supputations en fausses pistes pour finir dans un bouquet final étonnant  : je n'avais rien vu venir, même si, rétrospectivement, je me rends compte que tous les indices étaient là sous mes yeux.

   

Bref, pour les amateurs du genre, c'est un incontournable et pour ceux qui veulent découvrir le genre, une excellente entrée en matière. De mon côté, quel plaisir de savoir que La chambre des morts mais aussi L'anneau de Moebius sont déjà dans ma PAL et nul doute que d'autres titres de cet auteur viendront l'augmenter !

 

En résumé : un coup de coeur pour moi auquel je mets a note de 18,5/20 !

 

Merci qui ?

Un grand merci à Méli-MélO dont l'article (et hop, un petit clic ici) avait éveillé ma curiosité.

 

Le petit plus de Véro : voici la lettre T de mon challenge ABC.

47668423 p

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 20:43

4e de couverture : 1972. Le mouvement hippie offre à Daniel Laurent, V33.pngun étudiant de 22 ans, la porte de sortie rêvée hors d’une réalité qu’il juge terne et d’un monde qu’il perçoit comme une machine à broyer. Daniel Laurent, marié, a une fille, Valérie, qu’il abandonne définitivement un matin de novembre pour partir en Inde et s’engager dans une voie qu’il ne quittera plus, celle de la marginalité et de la vie sauvage. Car, contrairement à ses compagnons des années hippies, Daniel Laurent ne reviendra jamais dans le rang. D’Amsterdam au Cachemire en passant par les Etats-Unis, il passera trente ans ou presque sur la route, sac au dos, dormant à la belle étoile jusque dans les territoires et les conditions les plus hostiles.

 

Mon avis : le père de Valérie, emporté par les idéaux du mouvement hippie des années soixante-dix s'est détourné des contraintes familiales pour vivre des idées de liberté absolue. C'est donc élevée par sa mère et son beau-père que Valérie grandit, croisant son père de manière épisodique.

L'homme qui m'a donné la vie est l'histoire de Valérie au fil des années, l'histoire des manques suscités par la présence d'un père auprès d'elle et la manière dont elle s'est contruite au fil des années malgré ce père absent.

C'est aussi les retrouvailles, une fois adulte avec cet inconnu qui est son père. Valérie doit alors apprendre à connaître, à apprivoiser et comprendre celui qui n'a jamais pu rentrer dans le moule social d'une vie traditionnelle.

Ce roman se présente donc comme une sorte de chemin initiatique qui permet à l'adulte qu'est devenue Valérie de faire la paix avec elle-même et avec ce père qui l'a abandonné dans son enfance.

 

Dans un style agréable, Virginia Bart nous entraine dans ce récit à la première personne. Anecdotique mais néamoins amusant, les quarantenaires retrouveront avec plaisir des allusions aux années de leurs enfances.

 

 

En résumé : un premier roman intéressant auquel je donne la note de 15/20.

 

 

Le petit plus de Véro : ce livre a été lu dans le cadre de la sélection adhérent Fnac du prix littéraire de  la rentrée 2010.

 

Les autres titres lus pour la sélection Fnac de la rentrée :

Des fleurs pour Zoé d'Antonia Kerr

 

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 08:09

4e de couverture : à la veille de ses soixante ans, Richard sent la 41ZF5IfAyPL__SL500_AA300_.jpgdéprime le gagner. Sa femme Evelyn l'a quitté douze mois plus tôt, Manhattan l'ennuie, son travail aussi. Il décide de tout abandonner pour couler des jours tranquilles à Key West, dans une maison de retraite de luxe. C'est compter sans Zoë, la jeune nièce de son nouvel ami John-John, dont Richard tombe brutalement amoureux. A vingt-deux ans, elle est insatiable, drôle. insaisissable, joyeuse. Ils quittent rapidement Key West pour une traversée burlesque des Etats-Unis, durant laquelle se révèlent les antagonismes de ce couple bizarrement assorti. Pendant les haltes du voyage, quand Zoë n'épuise pas Richard par une libido volcanique, le sexagénaire appelle son psychanalyste. Bien qu'il soit athée, il invoquerait presque Dieu pour comprendre ce qui lui arrive.

   

Mon avis : le début de ce roman m'a plu hélas, rapidement j'ai été lassée par ce road -movie d'un sexagénaire qui tombe amoureux d'une jeune femme au cours de son périple. Au fil de son voyage, le narrateur fait des rencontres plus hurluberlues les unes que les autres tant et si bien que ce qui pouvait paraître intéressant au début est vite devenu ennuyant.

 

Peut-être cela est-il du au fait que je n'ai pas réussi à trouver le personnage principal attachant : il faut dire que les flash-backs sur sa vie amoureuse passée, sa femme, ses maîtresses ainsi que ses considérations sur sa nouvelle relation et les interrogations qu'elle suscite chez lui, ne m'ont guère  intéressées.

 

Bref, je ressors de cette lecture avec une opinion assez mitigée et au final en n'ayant pas grand chose à en dire...

 

En résumé : un roman qui ne m'a pas embarqué avec lui et auquel je donne la note de 13/20. 

 

Le petit plus de Véro : vous trouverez ici un avis plus positif que le mien sur ce livre que j'ai lu dans le cadre de la sélection adhérent Fnac du prix littéraire de  la rentrée 2010.

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 17:30

4e de couverture : « Je veux m'en aller, partir pour de bon, partir, f-2d3-4a9bb2297396d.jpgplus sentir, partir, plus être vu, redevenir comme avant avant quand j'étais pas, je veux m'effacer comme la gomme à crayon, me fondre comme le sucre dans le café, plus être je veux mourir quoi ! »

Ainsi se parle l'Enfant, comptant ses pas sur le chemin. Mais dire ces mots - à douze ans -, les murmurer seulement, en a-t-il le droit ? À qui se confier ? Personne n'écoute. Un arbre peut-être l'entendrait. Ce chêne, seul sur la plaine au milieu des blés ? Lui, oui ! Et s'il répondait ?

 

Mon avis : cette pièce est un roman d'apprentissage et d'initiation avec pour personnages centraux un garçon de 12 ans et un chêne qui, au fil des siècles  a appris à parler au fil du vent...

 

L'enfant va à la rencontre de l'Arbre car il  voudrait cesser de vivre. Mais l'Arbre multiséculaire, à l'aune de sa sagesse, de son expérience, de sa connaissance des Hommes va le pousser petit à petit vers la vie et lui redonner le goût et l'envie de vivre : le chêne fait raconter à l'enfant ses malheurs avec un père qui  a quitté la maison et une mère qui ne s'est jamais vraiment relevée de ce départ. 

Surtout, l'Arbre écoute l'enfant et au long des sept jours représentés chacun par une scène, il lui permet de parler et par-là même d'exorciser la culpabilité qui est en lui. Le chêne représente alors celui qui permet à l'enfant de grandir, de traverser les épreuves douloureuses de la vie. Leurs relations sont parfois dures, parfois humoristiques mais l'Arbre saura réveiller l'envie de vivre au fond de l'enfant...

 

J'ai été séduite par cette pièce, dure parfois et qui porte sur un sujet difficile : la culpabilité d'un enfant, l'envie de mourir qu'il peut ressentir... j'ai aimé l'écriture d' Yves Lebeau dont je lirai les autres ouvrages.

 

Pour finir, et même si je vous ai déjà parlé des Editions théâtrales jeunesse dans les billets dont vous trouverez les liens en fin d'article, encore une fois, je vais vous recommander cette collection qui propose des pièces qui parlent du réel ou entraîne le lecteur dans l'imaginaire, qui peuvent être lues par des enfants ou utilisées par des troupes théâtrales, qui peuvent faire l'objet d'exploitation en classe ...

 

Ah, juste une précision, je ne suis pas sponsorisée par les Editions théâtrales jeunesse mais je reste persuadée que le théâtre est un art trop souvent laissé de côté et je ne peux que me réjouir de l'existence d'une collection s'adressant en particulier aux jeunes afin de les initier à cet art vivant !

 

En résumé : une pièce intéressante à laquelle je donne la note de 15/20.

 

Le petit plus de Véro : première lecture dans le cadre du challenge de Leiloona, pour plus d'info sur ce défi, c'est ici !

 

 53918172 p


Un clic pour d'autres pièces de théâtre "jeunesse"...

Jojo au bord du monde de Stéphane Jaubertie.

Souliers de sable de Suzanne Lebeau.

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 21:43

4e de couverture : Peter, Susan, Edmund et Lucy sont sur le point de couv31892211se séparer pour entamer une nouvelle année scolaire. Ils attendent le train qui doit les conduire en pension quand, tout à coup, ils sont transportés dans le pays de Narnia où ils ont régné autrefois. Mais si, pour eux, une année seulement s'est écoulée, dans leur ancien royaume des siècles ont passé. Le palais royal est en ruines. Parviendront-ils à ramener la paix dans le monde magique de Narnia ?

   

Mon avis : voilà une chronique de Narnia que j'ai lu avec un peu moins de difficultés que les précédentes. Je  n'irai pas jusqu'à dire que j'ai été enthousiasmée, mais soit que je m'habitue au style de C. S. Lewis, soit que je n'ai trouvé cette histoire un peu moins mièvre que les précédentes, soit encore - et cela reste malgré tout la réponse la plus plausible - que le bénéfice des vacances m'ait rendue magnanime.
Certes, l'ensemble reste empreint des bons sentiments récurrents au livre, de la morale judéo-chrétienne déjà rencontrée mais l'histoire a un peu plus d'envergure que les précédentes. Toutefois si le lecteur concerné est clairement enfantin, le vocabulaire et le style me paraît en désaccord avec le public ciblé.

 

L'histoire reste simple : happés du quai de gare où ils attendaient le train pour aller à l'école, les enfants se retrouvent sur une île qu'ils ne reconnaissent pas avant de découvrir le palais où ils étaient rois et reines vraisemblablement des siècles auparavant. Au fil de l'histoire, ils apprennent que la magie a presque disparue et que la majorité des animaux ne parlent désormais plus. Pour sauver Narnia, il faudra alors que Peter, Susan, Edmund et Lucy rendent au Prince Caspian le trône dont il a été illégitiment spolié.

 

La fin de cette histoire réserve une surprise puisque lors de la séparation d'avec Aslan, le lecteur apprend que Susan et à Peter, désormais trop vieux, ne retourneront plus à Narnia ... affaire à suivre dans les prochains tomes.

 

En bref : plus de facilité à lire ce tome auquel je donne la note de 15/20. 

 

Le petit plus de Véro :

Cette lecture se fait dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict et vous trouverez ici les chroniques des autres blogolecteurs en cliquant sur les titres qui vous intéressent.

 

Un clic pour les autres chroniques de Narnia...

Le neveu du magicien, tome 1.

Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique, tome 2.

Le cheval et son écuyer, tome 3.

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 06:00

4e de couverture : dans la moiteur des nuits orageuses de Pretoria, 15643-0.jpgBen Du Toit découvre un monde tout proche et pourtant si loin de sa vie d'Afrikaner. Peu à peu, il ouvre des yeux incrédules sur un système qu'il cautionne par ignorance et par lâcheté et qui entretient une communauté, un peuple, dans le désespoir et la résignation. La naïveté de Ben est telle qu'il croit encore à une justice où toute notion de couleur ou de race serait abolie, mais dans les années quatre-vingt en Afrique du Sud, l'espoir est un privilège de Blanc. Loin d'avoir voulu faire de son personnage un héros acquis à une cause humanitaire, André Brink dépeint un homme révolté qui se battra pour comprendre pourquoi les services de police peuvent en toute impunité tuer des hommes parce qu'ils sont noirs. Dans le pays de l'apartheid, les moyens pour préserver la sécurité d'État sont expéditifs, Ben l'apprendra à ses dépens. L'ouvrage, interdit en Afrique du Sud dès sa publication, recèle aujourd'hui toute la force d'un témoignage et demeure, malgré un contexte politique heureusement pacifié, d'une bouleversante humanité.

 

Mon avis : replaçons d'abord le contexte de l'histoire. Ben Du Toit est un Afrikaner c'est-à-dire un sud-africain blanc d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave s’exprimant dans une langue dérivée du néerlandais du XVIIe siècle : l’afrikaans, bref un africain blanc qui vit en Afrique du Sud à côté des quatre millions de ses congénères et somme toute assez loin des quarante millions d'africains noirs du pays.

Bien sûr, il en côtoie, en aide même certains comme Gordon le jardinier de l'école  où il travaille mais sans réellement s'intéresser à leur situation, sans remettre en question l'hégémonie bienveillante des blancs envers les noirs. Et puis un jour, Gordon lui apprend que son fils Jonathan a disparu, ce fils dont Ben finançait les études.

Alors Ben cherche à savoir et d'autant plus quand il s'avère que Jonathan a été tué dans les locaux de la police. Puis Ben, en dépit des avertissements plus ou moins explicites, s'entête et franchit un nouveau pas lorsque Gordon, à son tour, est enlevé par la police puis tué. C'est alors que sa vision des réalités va basculer, que ce qui jusque là se posaient comme des évidences va devenir sujet à caution, que Ben va s'interroger sur les conditions de vie des seize millions de noirs qui vivent à deux pas de lui dans le ghetto de Soweto. Or, à l'heure de l'apartheid, vouloir savoir pourquoi et qui a tué  un noir est risqué, se battre contre l'injustice relève d'un parcours solitaire qui conduit à l'exclusion sociale et familiale... Ben se retrouve donc seul.

 

Voilà une lecture dont on ne peut ressortir indemne car même s'il s'agit d'une période révolue, ce roman est prégnant et poignant. Il renvoie à une réalité toute proche - il y a seulement trente ans - au moment où certains se sont levés contre leurs congénères pour préférer la justice à l'arbitraire, la dignité humaine au confort, l'égalité entre êtres humains au pouvoir...

Rappelons que ce roman a été interdit dès sa publication en Afrique du Sud, interdiction qui depuis a été levée : Prix Médicis étranger en 1980, Une saison blanche et sèche est un plaidoyer contre l'apartheid et pour le droit imprescriptible aux libertés individuelles quelle que soit la couleur de sa peau.

 

En résumé : vous aurez compris que je vous recommande chaudement ce roman auquel je donne la note de 18/20.

 

Un extrait que j'aime...

Page 233 : le gouvernement manipule l'électorat comme si c'était un âne reprit-il. Une carotte devant et un coup de pied dans le derrière. La carotte c'est l'apartheid, le dogme, la grande abstraction. Le coup de pied, c'est simplement la peur.  Le péril noir, le péril rouge, quel que soit le nom que vous voulez lui donner.

 

Le petit plus de Véro : après l'Australie, nous avons parcouru l'Afrique du sud grâce à Evertkhorus (n'hésitez pas à cliquer pour retrouver les liens des autres blogolecteurs et découvrir leurs lectures). Merci à elle pour cette formidable idée de voyage et surtout pour la découverte de ce roman incontournable ! J'attends avec impatience la prochaine destination...

 

Par la même occasion, j'en profite pour passer par l'Afrique du sud dans mon tour du monde en lisant !

 

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 18:13

4e de couverture : Hannon Fuller, l'inventeur du Simulacron 3, couv7535399.jpgun simulateur d'environnement total, vient de mourir dans un accident. Douglas Hall, son assistant, le remplace tout naturellement. Il va vite s'apercevoir que les projets d'Horace  Siskin, le président de la REACO, propriétaire du Simulacron 3, ne sont pas aussi désintéressés que celui-ci le prétend. Et petit-être la mort de Fuller n'est-elle pas accidentelle ? La disparition du chef de la sécurité de l'entreprise et de notes secrètes laissées par l'inventeur semble confirmer cette hypothèse. Douglas Hall est bien décidé à découvrir la vérité sur toute cette histoire.

 

Mon avis : voilà une histoire à tiroirs et qui a le mérite de faire poser quelques questions sur la dualité entre  perception du réel et réalité virtuelle. Là où l'exercice aurait pu s'avérer périlleux en terme de compréhension, il faut souligner que Daniel Galouye s'en tire de main de maître en nous amenant progressivement, mais sûrement, à appréhender les rapports entre monde virtuel et monde réel. Le tout date de 1964 mais n'a pas pris une ride ... Sans nul doute a-t'il inspiré d'autres auteurs et réalisateurs par la suite ; les spécialistes seront plus à même que moi de tracer des filiations en ce domaine mais même en tant que néophyte, certains clins d'oeil sont évidents : je pense en particulier à Matrix et peut-être même au tout récent Inception.

 

J'ai été prise par l'histoire de Douglas Hall qui cherche à comprendre si Hannon Fuller, inventeur du Simulacron 3 a été assassiné et pourquoi ? Sa quête de vérité - et la notre - l'amène à prendre conscience de dysfonctionnements étonnants dans le simulateur virtuel créé. Bien plus, il en vient alors à se poser des questions sur son propre univers, oscillant entre paranoïa et certitudes quant à sa propre réalité, le tout savamment entretenu par un psychologue péremptoire dont j'ai apprécié les interventions.  

 

Bref, un bon roman de science-fiction  que je vous conseille de lire tant sa lecture en est facile et agréable  car même si le début du roman regorge de quelques termes techniques, ceux-ci se comprennent assez facilement et n'empêchent pas  une compréhension de l'intrigue.  

 

En résumé : un bon moment passé avec ce roman auquel je donne la note de 15/20.

 

Merci qui ?

Merci à Livraddict  et aux éditions Folio pour ce partenariat.

 

Le petit plus de Véro...
Je vous invite à découvrir les avis d'El Jc, de Taliesin,  de Sayaelis et de LaureduMiroir sur Simulacron 3.

 

Un clic pour d'autres romans de science-fiction...

Genesis de Bernard Beckett. 

Rendez-vous avec Rama d'Arthur C. Clarke.

Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley.

Voici l'homme de Michael Moorcock.

Hunger games de Suzanne Collins

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 18:10

4e de couverture : Loulou est simple.

Il ne tolère ni les fourrures ni les curés. Il est bouffé par les puces qu’il refile H1.pngà tout le monde. Il tente de copuler avec tout ce qui passe sur la place.

Loulou, c’est un vieux chien, c’est le chien de ma mère.

Mais ce n’est pas une histoire de chien, c’est une histoire de famille.

Entre notre mère et Loulou, on avait parfois du mal à trouver notre place.

 

Mon avis : voici un livre qui par certains aspects m'a fait penser à plume de Pennac : humour, gouaille, observation critique des contemporains... Henri Cueco nous présente Loulou, un chien pas franchement aimable, ni très attachant... un animal dit familier dont, au bout du compte, il faut se méfier !

Ce chien qui ne recherche pas l'affection mais a choisi d'habiter chez le narrateur. Tout le monde va alors se plier au despotisme de ce nouvel arrivant qui ne trouve grâce qu'auprès de la mère de famille. Celle-ci d'ailleurs entretient des relations affectives plus marquées avec l'animal qu'avec ses contemporains ... traits que tout un chacun a déjà pu rencontrer dans la vie quotidienne.

Dans ce court roman, Henri Cueco croque donc les animaux et les gens avec distanciation et humour.

 

A la suite de ce roman, figurent deux nouvelles : Sa Majesté Caramel qui raconte l'histoire d'un chat, m'a beaucoup plus séduite que Ne prends pas tes chaussettes de laine, il y a un changement de train au retour. En tout état de cause, ces trois textes nous permettent d'avoir un échantillon varié de l'écriture agréable et simple d'Henri Cueco.

En résumé : un livre qui plaira aux amis des bêtes et auquel je donne la note de 13,5/20.

 

Merci qui ?

Merci à Adeline Escoffier pour l'envoi en avant-première de ce roman.  

 

Le petit plus de Véro : les premières lignes de ce roman qui paraîtra le 19 août 2010...

En été, la place devant chez nous est envahie par des chiens errants. Ils sont attirés par les odeurs des deux boucheries et par la marchande de poissons qui vient chaque vendredi. Ils sont le troupeau des disparates, des maigres, des sans race, des anonymes, des malheureux affamés. Les touristes les abandonnent. Ils ouvrent la porte de la voiture et le «chouchou à sa maman» découvre le monde à son compte. Ils demeurent là, en meute informe, se poursuivant, se pourléchant ou se mordant au partage de la pitance.
Parmi eux, à l'écart, couché le plus souvent, il y en avait un qui, de loin, avait l'air d'être un tas de quelque chose, chiffon, vieille couverture, chanvre ou étoupe.

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 10:11

4e de couverture : dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et couv19888625.jpgla famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Cette saga est unanimement considérée comme l'œuvre majeure de Ken Follett, qui nous offre ici une fresque monumentale dont l'intrigue aux rebonds incessants s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l'Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrémédiablement happé par le tourbillon d'une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu'elle n'ait pas de fin.

 

Mon avis : nous voici donc dans la suite du premier tome dont vous trouverez le lien du billet en bas de page. Pas de suspense, j'ai également adoré ce deuxième tome ! Nous suivons les efforts de Tom puis ceux de Jack qui reprend le flambeau de son beau-père, à la mort de celui-ci, pour élever la cathédrale de leurs rêves ; nous souffrons avec Aliéna dont le destin déjà marqué dans le premier tome, tarde à s'éclaircir un tant soit peu ; nous cheminons auprès de Philip, le prieur de Kingsbridge afin de contrecarrer l'infâme comte William...

 

Bref, une belle suite du premier tome qui nous immerge encore plus dans ce XIIe siècle de batailles fratricides pour le trône, d'affrontements entre seigneurs et hommes d'églises, de constructions gigantesques à la gloire de Dieu avec l'avènement de l'art gothique flamboyant, le tout avec une reconstitution des moeurs de l'époque. Un seul petit bémol pour moi concerne Ellen : je suis restée sur ma faim concernant ce personnage énigmatique, son histoire avec le père de Jack... on me rétorquera alors, que le livre aurait encore était plus imposant ! Il est vrai que l'épaisseur du roman pourrait en décourager certains. Pourtant, ce serait dommage car en vérité, l'écriture fluide et agréable de Ken Follett, sa capacité à nous tenir en haleine, ses descriptions enlèvent toute longueur et les pages tournent avec facilité et rapidité.

 

En résumé : une belle épopée à lire à laquelle je donne la note de 16,5/20.

 

Le petit plus de Véro : ces deux tomes ont été lu dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict. Vous trouverez ici plein d'autres billets intéressants...

 

Un clic pour la chronique du premier tome...

Les piliers de la terre, t. 1, Ellen.

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